STOP AU TRAFIC DE SERVAL




STOP AU TRAFIC DE SERVAL - APPEL AU GOUVERNEMENT



Opération COUP DE POING contre les réseaux sociaux avec animaux sauvages et contre l'hydridation du savannah, causes directes du trafic de serval.

Notre refuge s’est vu confié 10 servals en l’espace de quelques mois. Nous ne parlerons pas de chaque arrivée distincte car la plupart sont des saisies sensibles sous procédures judiciaires en cours. Tous ces servals sont issus de particuliers. Une hausse très inquiétante du trafic d’animaux auquel il faut dire STOP MAINTENANT !

Après l'essor du trafic insensé de lionceaux et de tigres il y a 3-4 ans, c'est maintenant au serval de faire l’objet d’un trafic important. Cette dernière année marque une véritable explosion des cas. IL FAUT AGIR.

LES ANIMAUX ET LES RÉSEAUX SOCIAUX

Les refuges et les autorités sont submergés par les servals détenus illégalement par les particuliers, mais pourquoi ?
Les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans ce trafic puisque n'importe qui peut se valoriser et s'afficher publiquement en train d'approcher ou câliner un animal sauvage. Ce qui n'est pas dit dans ces stories ou vidéos est que, soit ceci n’est pas fait dans un cadre légal, soit ces contacts particuliers sont réalisés ailleurs qu’en France où la loi peut être différente. Car la réglementation française encadre heureusement très spécifiquement la détention d'animaux sauvages : par sécurité bien évidemment mais aussi car leur place n'est pas sur un canapé ou dans une cage dans une maison et surtout pour protéger les animaux d’un trafic illicite.

Cette mauvaise influence n'est pas aidée par la télévision, puisqu'il y a quelques temps, les États-Unis nous ont gratifié d'une série documentaire sur la plateforme Netflix mettant en scène un monsieur détenant des tigres ou des lions dans un parc privé. Des visiteurs pouvaient sans cesse y caresser les animaux. Notons aujourd'hui que la majeure partie des intervenants sont derrière les barreaux pour trafic d'animaux et/ou maltraitance.

A travers leurs vidéos avec des animaux sauvages, les stars et les influenceurs incitent, volontairement ou non, des particuliers à détenir ces mêmes animaux. Donc NON, ce n'est pas intelligent de s'afficher avec un animal sauvage pour gagner des followers ou faire croire que votre vie est cool.
Ce n'est pas non plus intelligent de favoriser de telles approches qu'elles soient en Afrique, en Amérique, à Dubaï ou en Asie car elles encouragent le trafic ET la capture d'animaux dans la nature.

LE PROBLEME DU SERVAL ET DU SAVANNAH

En France, la détention d'un Serval est interdite par la loi au même titre que celle d'un tigre ou d'un lion. Ce n‘est pas un animal domestique.
Le chat Savannah est une race créée dans les années 1980-1990 aux USA suite au croisement d'un chat domestique avec un Serval. Le but est clairement commercial : proposer un grand chat exotique pour satisfaire les envies humaines. La race est autorisée par le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) depuis une quinzaine d'année en France, pour les individus de la 5ème génération issue de ce couple chat domestique / Serval. La longue liste d'attente et le prix relativement élevé conduit inévitablement à la formation d'un trafic illégal pour en tirer parti.

Le problème est que les trafiquants jouent sur la légalité du savannah pour vendre des Servals en tant que savannah. Les envies d'achat de savannah (ou de Serval) ne manquent pas grâce à la triste publicité sur les réseaux sociaux précédemment évoquée.

CRÉATION D'UNE BANQUE GÉNÉTIQUE

Face au développement important du trafic de Serval, l'association Tonga Terre d'Accueil a décidé de développer une banque de données génétiques sur l'espèce Serval grâce aux parcs zoologiques membres de l'Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ).
Nous remercions les 12 parcs zoologiques qui ont réalisé les prélèvements sanguins nécessaires à ce projet inédit.
Cela permettra d'aider la justice dans ses recherches et de pouvoir identifier ou contrôler les Servals et/ou les savannah ainsi que leurs origines lors des saisies ou des abandons.

NOTRE APPEL : STOPPER LE TRAFIC EN STOPPANT L'HYBRIDATION

Pouvoir sauver et recueillir les individus saisis et retracer les filières c'est bien, mais arrêter le trafic à sa source c'est mieux, et pour cela, il faut légiférer sur le cas du savannah car c'est bien sa proximité avec le Serval qui pose problème.

Le savannah est le résultat d'une hybridation totalement contre nature dont il faut mettre fin. La stérilité des mâles des premières générations prouvent cette aberration. Le croisement d'un chat et d'un serval est aussi dément que celui du tigre et du lion, donnant le ligre ou le tigron (une reproduction dont se vante quelques parcs en Asie ou aux USA). Ces croisements non naturels fragilisent la génétique même des individus et peut amener de nombreux problèmes de santé. Et tout ça pour quoi ? Pour satisfaire l'envie d'originalité de l'homme.

L'hybridation à outrance n'est pas seulement néfaste pour la santé et la génétique des individus mais elle est aussi dangereuse pour l'environnement. Le chat domestique faisant déjà beaucoup de dégâts sur la faune locale (oiseaux, reptiles...), le savannah pourrait encore plus impacter la biodiversité car il s'agit d'un grand chat à l'instinct de chasse encore plus développé que celui de chat domestique... Il est donc très risqué de répandre des gènes de serval dans la nature.
A cela s'ajoute le risque de prélèvements de Serval dans le milieu naturel afin d'alimenter ce trafic grandissant. Trafic dont nous ne voyons que la partie émergée, ce qui est d'autant plus préoccupant.

A l'heure du déclin de la biodiversité, continuer la reproduction et la vente du savannah, une race de chat créée UNIQUEMENT à but commercial directement issue d'une espèce sauvage protégée qui demande, pour son bien-être, des conditions de vie quasi-similaires au serval est un NON SENS absolu.

Nous invitons nos amis de Fondation Brigitte Bardot, 30 Millions d'Amis et One Voice à se saisir de ce sujet qu'ils ne connaissent tous que trop bien, puisque tous sont très sollicités par l'actualité du serval et du savannah. De même que les forces de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) qui sont en première ligne pour lutter contre ce fléau.

Nous invitons le gouvernement d'Elisabeth BORNE et le Ministre de la Transition écologique Christophe BECHU à AGIR RAPIDEMENT sur ce trafic de serval et à légiférer sans délai sur le cas du chat Savannah, comme le fait la Grande-Bretagne depuis ce printemps.

Cette récente race de chat, trop proche de son cousin sauvage duquel elle descend, est déjà interdite en Australie pour le risque environnemental qu'elle pose et à Bruxelles pour son comportement inadapté à la vie domestique.